Au milieu des années 1980, la Communauté européenne vit une période de grande intensité, de grand débat, de grandes initiatives et aussi de pas considérables en avant. Sous l’impulsion du projet Spinelli, sous l’impulsion du Parlement européen, la Communauté européenne décide finalement de démarrer et d’accomplir l’objectif qui a été indiqué par les pères fondateurs des Traités de Rome, qui est celui de créer une grande zone de libre échange, à l’intérieur de laquelle il y aurait une libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Pour réaliser ce projet, qui n’a pas été possible de réaliser dans les années précédentes, arrive à la tête de la Commission un Français. La Communauté européenne est née grâce aux idées d’un autre grand Français, qui était Jean Monnet, et là arrive à la tête de la Commission un autre Français, Jacques Delors. Un homme, disons, lié à l’administration, pas un politicien, un technicien, un expert, mais un homme doté de grandes visions et surtout d’une caractéristique, typiquement française, qui serait la capacité de structurer une pensée dotée d’une grande logique et d’une grande cohérence. Quand Delors arrive à la tête de la Commission européenne, il comprend toute de suite que le seul moyen d’accomplir l’objectif de la réalisation d’un marché commun, d’un marché unique, est celui d’agir sur la base de trois principes, qui quelque part ont un peu caractérisé l’histoire de la Communauté européenne durant toutes ces années. La première chose, c’est qu’il faut élaborer un programme qui ait sa propre cohérence. La deuxième est le besoin de fixer un calendrier pour la réalisation de ce programme, et la troisième c’est que ce programme peut être réalisable uniquement à travers une méthode. Alors, Delors va comprendre qu’afin de créer ce grand territoire, à l’intérieur duquel peuvent circuler des personnes, des biens, des services, et des capitaux, il y a besoin d’élaborer un programme doté d’actes législatifs, capables de dépasser les frontières. Il fallait fixer une date d’échéance, ce qui a été fait par Delors, le premier janvier 1992. Le troisième élément était celui de modifier le fonctionnement des institutions. Là où les institutions avaient démontré de ne pas être en mesure de réaliser ce programme, ce qui signifiait par conséquence introduire le vote à la majorité au Conseil, renforcer les pouvoirs du Parlement européen et le rôle de la Commission. Toutes ces questions seraient traitées, élaborées et négociées lors des premières années de la présidence Delors, puis elles se concrétisent avec l’Acte Unique Européen, qui sera approuvé à la fin des années 1985. Il entre en vigueur en juillet 1987, en permettant le premier janvier 1992, la réalisation du marché unique de ce grand territoire sans frontières. Delors ne s’est pas limité à ceci, car il était un homme doté de grandes visions. Il a compris que le marché n’est pas une chose qui peut rendre “amoureux”, mais ce sont les citadins qui accompagnent la réalisation de ce marché, aussi les grandes réalisations économiques, pour construire l’économie européenne et la rendre compétitive, en particulier, par rapport à celle des Etats Unis. D’une certaine façon, il va reprendre une série d’activités, de programmes, de projets, les mettre ensemble sur l’exemple des commissions précédentes, mais tout en réalisant une série d’actions importantes dans d’autres domaines de la Communauté. Par exemple la culture, l’environnement, les relations avec les pays tiers (comme par exemple la Méditerranée), ou une autre chose importante : la création d’un dialogue entre les religions et les cultures, thème très délicat et sensible, pour lequel aujourd’hui nous savons tous que le rôle de l’Union européenne est essentiel, afin de créer un territoire de paix, non seulement sur le continent européen, mais aussi avec les pays de la Méditerranée.
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